Le programme Pingouin-Polaris s'adresse

Aux équipes éducatives ainsi qu’au personnel qui œuvrent auprès des jeunes en difficulté d’adaptation.   

Réseau de la santé et des services sociaux

6 à 18 ans

Le programme Pingouin-Polaris offre une intervention spécialisée, de 3e niveau, pour tous les jeunes hébergés dans des milieux d’accueil suivi en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ)

Basé sur

  • L’approche sensible au trauma  
  • Modèle Attachement, Régulation, Compétence (ARC) de Blaustein et Kinniburgh (2010; 2018)  
  • Soutien au comportement positif (SCP) de Sugai et Horner (2002 et 2009) 
basé sur

Les fondements du programme Pingouin-Polaris

Les fondements du programme Pingouin-Polaris allient les principes du modèle ARC (Blaustein et Kinninburg, 2018) et le cadre d’intervention SCP (Sugai et Horner, 2002 et 2009). Ces modèles mettent l’accent, de façon complémentaire, sur la prévention des comportements difficiles. 

D’une part, ARC offre des moyens d’organiser un milieu et d’outiller les intervenantes et intervenants à des pratiques adaptées et sensibles au trauma complexe vécu par la clientèle. 

Le SCP propose une méthode pour organiser les milieux de manière prévisible et cohérente. Il intègre différentes stratégies proactives et éducatives afin de prévenir les comportements perturbateurs tout en favorisant le développement des compétences socio-émotionnelles des jeunes. 

Objectifs du programme Pingouin-Polaris

Le but du programme consiste à soutenir les équipes éducatives qui œuvrent auprès d’une clientèle de jeunes en difficulté d’adaptation.  

Concrètement, le programme vise d’une part à augmenter l’application de pratiques sensibles au trauma chez les éducatrices et les éducateurs.  

D’autre part, il vise à diminuer l’emploi de certaines pratiques plus punitives, telles que les retraits, la contention et l’isolement.  

Le programme proposé vise en outre à favoriser le développement de la résilience chez ces jeunes en leur offrant des moyens d’interagir positivement avec un environnement sécurisant qui mise sur le développement de la régulation et de certaines compétences clés. 

Le trauma complexe chez les jeunes   

Le trauma complexe peut être défini comme étant un ensemble de séquelles développementales liées à des expériences répétées de maltraitance ou d’abus survenues au cours du développement.  

L’enfant doit s’adapter à ce climat hostile et se développe ainsi dans un environnement dans lequel la réponse à ses besoins est imprévisible et où les menaces à son intégrité sont communes.  

Puisque ces expériences surviennent au cours du développement de l’enfant, le trauma complexe impacte le développement cognitif, émotionnel et relationnel de ce dernier.  

Différentes séquelles témoignent des répercussions associées au trauma complexe dont l’attachement, la biologie, la régulation des affects, la dissociation, la gestion du comportement, la cognition et le concept de soi (Cook et al., 2003; Milot et al., 2013). 

En bref, le trauma complexe affecte le fonctionnement du jeune et sa façon de concevoir le monde et d’interagir avec celui-ci. 

Pourquoi s’intéresser au trauma complexe auprès des jeunes suivi par la protection de la jeunesse?

Plusieurs études américaines font état d’un taux d’exposition traumatique particulièrement important chez les jeunes hébergés en centre de réadaptation (Fischer et al., 2016; Pane Seifert et al., 2015) ou suivis par la protection de la jeunesse (Greeson et al. 2011).  

Au Québec, les jeunes placés en milieu d’accueil en vertu de la loi de la protection de la jeunesse (LPJ) représentent une clientèle particulièrement à risque d’avoir vécu différentes expériences traumatiques telles que la négligence, l’exposition à la violence conjugale et la maltraitance physique, sexuelle ou psychologique.  

Une étude de Collin-Vézina et ses collaborateurs (2011) a démontré que plus de 3 jeunes sur 5 avaient vécu plus de deux types d’expériences traumatisantes alors qu’un sur 5 avaient vécu cinq types. Malgré ceci, ces jeunes étaient néanmoins majoritairement suivis pour des motifs concernant leurs troubles de comportements.  

Ces études soulignent l’importance de comprendre l’impact de différentes formes de mauvais traitements sur la vie des enfants. Elles soutiennent en outre l’adoption d’une approche sensible au trauma qui priorise la création d’environnements sensibles, sécurisants et bienveillants susceptibles de les aider à surmonter ces expériences traumatisantes (Collin-Vezina et Milne, 2014 ; Plumb et al., 2016). 

Formation

Le programme Pingouin-Polaris propose 6 journées et demie de formations qui visent à mieux comprendre le trauma complexe, en plus de proposer différentes pratiques pour favoriser un climat positif et pour accompagner les jeunes selon leurs besoins. Les formations du programme couvrent les thèmes suivants : 

  • Éveil et présentation du programme
  • Sensibilisation au trauma complexe 
  • Routines et rituels 
  • Système de valorisation et gestion des affects des adultes 
  • Syntonie et réponse efficace 
  • Régulation des émotions 
  • Développement des compétences 

Accompagnement

Les outils fournis lors des formations sont conçus pour s’adapter aux caractéristiques des jeunes ainsi qu’aux caractéristiques du milieu qui les accueillent. L’accompagnement offert par Boscoville est idéal pour élaborer des pratiques adaptées à chaque milieu et pour réfléchir en équipe aux besoins des jeunes.  

La principale force de l’accompagnement de Boscoville, au-delà de la réflexion clinique qu’elle offre aux équipes, réside dans une série d’activités cliniques et de mise en œuvre qui faciliteront la gestion du changement nécessaire à l’implantation des composantes du programme, au rythme et à la façon du milieu. 

Nouveauté – Formation hybride

Nous développons actuellement la formation hybride du programme Pingouin-Polaris, qui allie technopédagogie et accompagnement en présentiel. Cette formation vise à accroître l’efficience de l’implantation du programme et à soutenir sa pérennisation dans les milieux desservis. Elle sera disponible dès 2025.

Prochaines étapes

Vous souhaitez obtenir davantage d’informations ou en savoir plus sur le programme Pingouin-Polaris ?

« Après deux années dans le projet Pingouin, nous observons une plus grande sensibilité des intervenants et des changements dans l’intervention auprès des enfants où l’apaisement est mis en avant-plan »

Patrick Dussault, ancien chef de service au CIUSSS de l’Estrie

Le programme Pingouin-Polaris en chiffre

Génère des effets positifs auprès de 80 % des partenaires

Constat principal de l’étude de notoriété :

Selon l’étude de notoriété réalisée par Abscisse Recherche inc. réalisée en 2023, le programme Pingouin-Polaris génère des effets positifs importants auprès de plus de 80% des partenaires sondés l’ayant mis en œuvre. Il est prévu de poursuivre l’évaluation du programme Pingouin-Polaris au cours des prochaines années. 
 

Réduction des interventions dites punitives : Au Québec, Matte-Landry et Collin-Vézina (2021) ont évalué les effets d’une formation sur l’approche sensible au trauma auprès du personnel de 44 unités de vie œuvrant dans le milieu de la protection de l’enfance. 

Certains de ces milieux avaient reçu la formation en sensibilisation au trauma du programme Pingouin-Polaris, tandis que la majorité avait suivi une formation équivalente dispensée par l’équipe de recherche. 

Les résultats démontrent que ce type de formation a permis de réduire significativement l’utilisation d’interventions dites punitives telles que la contention, l’isolement et le retrait, auprès des jeunes (Matte-Landry et Collin-Vézina, 2021). 

Cette diminution est plus significative chez les jeunes qui expérimentaient fréquemment ce type d’intervention. L’étude conclut que ce sont donc ceux qui en ont le plus besoin qui bénéficient le plus des retombées de ce type de formation (Matte-Landry et Collin-Vézina, 2024). 

Réduction des interventions punitives Étude sur 44 unités de vie

12 Formatrices et formateurs partenaires

8 Régions du Québec implantées

 « Le programme Pingouin est venu bonifier la pratique du service […]. Il a lancé le défi à l’équipe de cibler davantage les réussites et les efforts fournis par les enfants plutôt que les difficultés comportementales. Il nous a également amenés à tenir compte du passé traumatique des enfants. Finalement, nous observons qu’avec le fait que l’équipe d’éducateurs mise davantage sur les réussites et les efforts fournis par les enfants que sur leurs difficultés, les enfants sont davantage fiers d’eux et ont une meilleure estime de soi »

Mélanie Duval, cheffe de service au CISSS de l’Abitibi  

Liens utiles

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Défis et stratégies de mise en œuvre

Découvrez comment notre équipe met en œuvre des pratiques sensibles au trauma pour soutenir les jeunes hébergés. Dans cette vidéo, nous partageons des stratégies et des approches concrètes pour créer un environnement sécurisant et bienveillant.

Résister à l’institutionnalisation avec des outils basés sur l’approche sensible au trauma 

Découvrez comment les outils basés sur la compréhension des traumas vécus par les jeunes peuvent aider à mieux soutenir et accompagner les personnes vulnérables, en respectant leur dignité et leurs besoins individuels. 

Communauté de pratique provinciale 2022

Découvrez les enseignements des communautés de pratique Pingouin-Polaris portant sur les pratiques sensibles au trauma : Un événement collaboratif signé Boscoville.

En découvrir davantage

Chercheuses, chercheurs et consultantes, consultants

Denise Michelle Brend, Ph. D.

Professeure adjointe, École de travail social et de criminologie, Université Laval

Delphine Collin-Vézina, Ph. D.

Professeure associée, École de service social, Université McGill

Alexandra Matte-Landry

Ph. D., Professeure adjointe à l’école de travail social et de criminologie de la faculté des sciences sociales, Université Laval

« Nous sommes très heureuses d’avoir pu contribuer au développement des programmes Pingouin-Polaris. Dès le début de nos conversations avec Boscoville, le mariage entre les approches axées sur le trauma et celles basées sur le Soutien au comportement positif nous est apparu porteur d’espoir pour bonifier les services offerts aux enfants placés. Toutes ces années de collaboration confirment que nous avions bien raison et nous espérons que cette belle aventure continuera encore pour longtemps ! » 

Les chercheuses, Delphine Collin-Vézina, professeure associée à l’École de service social et directrice du Centre de Recherche sur l’Enfance et la Famille à l’Université McGill et Denise Brend, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval