Boscoville a lancé un effort collaboratif pour traduire les termes psychoéducatifs du français vers l’anglais; une initiative visant à améliorer les services de soins aux jeunes et aux familles au Québec en rendant les forces du Modèle psychoéducatif plus accessibles. 

L’objectif est de standardiser les termes anglais pour faciliter le partage et l’enseignement dans des contextes anglophones, en réponse aux recommandations visant à accroître l’accès à la formation, notamment dans les environnements anglophones et autochtones.  

La psychoéducation, basée au Québec, est une discipline psychosociale avec une approche spécifique et rigoureuse. Cette méthodologie d’intervention psychosociale peut être largement utilisée pour soutenir une grande variété de personnes confrontées à de nombreux types de défis adaptatifs au cours de leur vie. 

Le modèle d’intervention décrit les facteurs cruciaux pour des interventions psychosociales efficaces, en mettant l’accent sur la structure psychoéducative. Cette structure identifie et utilise les facteurs de la vie d’une personne ou d’un groupe pour une intervention réussie, améliorant systématiquement les capacités adaptatives. 

Ensemble de composantes qui représentent la réalité d’une intervention et de son contexte. C’est une structure dynamique où les composantes interagissent les unes avec les autres.

Treize composantes qui, collectivement, forment un système réunissant toutes les conditions susceptibles d’amener le sujet à développer leurs capacités adaptatives. Les composantes centrales incluent la composante d’objectifs et les composantes relationnelles (incluant le sujet, le groupe de pairs, le(s) éducatrice(s) et éducateur(s), les parents et les autres professionnels). Ensemble, elles forment ce que l’on nomme l’axe central de la structure d’ensemble. Les composantes satellites comprennent le programme, les moyens de mise en interaction, le système de responsabilités, le code et procédures, le temps, l’espace et le système d’évaluation et de reconnaissance. Ces composantes satellitesgravitent autour de celles de l’axe central. Avec les objectifs, elles forment le groupe de composantes structurelles et représentent les conditions à mettre en place pour favoriser l’atteinte de l’objectif pour le sujet.

La ou les personnes à qui s’adresse l’intervention.

Résultat à atteindre au terme de l’intervention. 

Dynamique du groupe/milieu dans laquelle s’inscrit l’activité.

Contenu et séquence d’apprentissage.

Stratégies pour favoriser la motivation, la participation, les apprentissages et la gestion des comportements.

Ensemble des rôles et tâches attitrés au sujet et aux autres acteurs de la structure d’ensemble, quant aux diverses responsabilités associées à l’intervention psychoéducative.

Règles et comportements attendus du sujet. 

Moment, durée et rythme relatifs au déroulement d’une intervention.

Endroit physique, organisation des lieux et contexte où se déroule l’intervention.

Critères de réussite des objectifs et moyens prévus pour évaluer l’atteinte de ceux-ci. Moyens prévus pour reconnaitre et valoriser les efforts du sujet, les comportements attendus, et l’atteinte partielle ou complète des objectifs ainsi que pour fournir une rétroaction appropriée.

La ou les personnes responsables de mettre en œuvre l’intervention psychoéducative.

Parents ou personnes significatives considérés dans l’intervention psychoéducative.

Intervenants qui collaborent avec l’éducatrice ou l’éducateur dans l’intervention ou dans la mise en place de conditions favorables à la mise en œuvre de celle-ci.

Interaction entre les composantes relationnelles, soit les acteurs de la structure d’ensemble (sujet et groupe de pairs, éducateur, parents et autres professionnels).

Interaction entre les composantes structurelles (objectifs et composantes satellites) et les composantes relationnelles (les acteurs) de la structure d’ensemble.

Guidés par la structure psychoéducative, les professionnels mettent en œuvre des interventions en utilisant huit pratiques professionnelles séquentielles et continues, agissant comme une « feuille de route de mise en œuvre ». 

Observer, directement ou indirectement, afin de recueillir des données sur le sujet en interaction avec son environnement.

Évaluer les capacités et les difficultés du sujet, ainsi que son potentiel adaptatif, afin d’émettre des hypothèses de besoins.

Planifier une intervention qui répondra aux besoins définis, en planifiant les composantes de la structure d’ensemble.

Organiser l’intervention planifiée afin qu’elle soit prête à l’animation.

Animer l’intervention préalablement organisée afin de créer un vécu éducatif partagé.

Utiliser les interactions qui se produisent lors de l’animation pour favoriser les prises de conscience chez le sujet.

Évaluer le processus après l’intervention afin de vérifier son efficacité.

Communiquer l’ensemble des actions accomplies avec le sujet et les autres personnes concernées afin de réaliser des interventions concertées.

Six postures relationnelles définissent les attitudes et croyances du travailleur, façonnant la mise en œuvre des interventions pour établir la confiance et la flexibilité. 

Attitude d’ouverture et de respect grâce à laquelle on accorde une valeur au sujet tel qu’il est.

Comprendre avec sensibilité et discernement l’univers du sujet et lui communiquer de façon juste et sincère cette compréhension.

Croire au sujet; avoir un sentiment d’assurance et d’espoir en son potentiel et en sa capacité d’évoluer positivement. Avoir confiance aussi en ses propres moyens, en la relation établie avec le sujet et aux moyens dont dispose le milieu. 

Attitude qui permet au sujet de faire face à l’inconnu en s’appuyant sur son expérience passée, tout en préservant son intégrité et la qualité de la relation établie.

Être pleinement attentif à l’autre, dans le « ici et maintenant » et y consacrer l’énergie nécessaire, au-delà de son bien-être immédiat.

Engagement à montrer un alignement entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons; entre ce que nous pensons et les paroles que nous formulons.

Compétences requises chez l’éducateur : savoir, savoir-faire, savoir-être.  

Connaissances théoriques et expérientielles de l’éducateur.

Compétences pratiques qui se traduisent par les huit opérations professionnelles. 

Une manière d’être qui permet de s’investir pleinement au travail, incluant ses qualités et caractéristiques personnelles, ainsi qu’une ouverture et une curiosité sur l’expérience de l’autre, guidée par les six schèmes relationnels. 

Une intervention spécialisée qui, en utilisant le milieu de vie d’un sujet aux prises avec des difficultés d’adaptation, accompagne et soutient ce sujet dans sa démarche vers un meilleur équilibre face à lui-même et face à son entourage.

Moment de vécu entre le sujet et l’éducateur durant lequel les interactions générées par l’activité sont utilisées pour « faire faire » des apprentissages. 

Activité construite à partir de la structure d’ensemble qui vise, par les objectifs et les moyens planifiés, à favoriser le développement des capacités adaptatives du sujet.

L’alliance thérapeutique repose sur une entente concernant les objectifs d’intervention, les moyens utilisés pour atteindre ces objectifs, et un lien émotionnel entre le sujet et l’éducateur.

Mécanisme par lequel un sujet passe d’un état d’équilibre à un autre en transformant son fonctionnement pour répondre aux exigences de l’environnement. C’est la capacité d’être flexible et de réagir aux changements de son environnement de façon appropriée.

Période d’intervention pendant laquelle un sujet est exposé à de nouvelles exigences environnementales qui visent à lui faire développer de nouvelles stratégies d’adaptation.

Équilibre : Mode de fonctionnement, façon de s’adapter, méthode pour conserver un équilibre face aux situations qui se présentent dans l’environnement.  
Déséquilibre : Défi qui amène le sujet à devoir adopter de nouvelles stratégies afin de faire face aux exigences de l’environnement.  
Rééquilibre : Processus par lequel le sujet choisit et adopte de nouvelles stratégies lui permettant de s’adapter à l’environnement. 

Besoins du sujet en lien avec les difficultés d’adaptation, tel que perçu par lui-même (personnels) et selon l’évaluation de l’éducateur (réadaptation). 

Forces : Ensemble de compétences et de capacités que possèdent le sujet pour faire face aux différents défis de la vie.  
Vulnérabilités : Déficits au niveau des stratégies d’adaptation qui empêchent le sujet de surmonter des défis dans sa vie.

Représente la combinaison des forces et des vulnérabilités du sujet, des moyens dont il dispose pour s’adapter dans différentes situations et différents contextes.

Potentiel du milieu, de l’activité ou de la situation à générer des interactions qui permettront au sujet de faire des apprentissages. 

Représente le dosage du défi pour le développement optimal du sujet. Le rapport entre le potentiel expérientiel et le potentiel adaptif dans lequel l’activité psychoéducative est adaptée aux capacités du sujet afin que celui-ci réalise des apprentissages. Une activité avec un bon niveau de convenance constitue un défi réaliste. 

Représente un défi trop facile, ne crée pas de déséquilibre et n’amène pas à développer de nouvelles capacités adaptatives.

Représente un défi bien dosé, où il y a un écart significatif entre les capacités du sujet (PAD) et l’activité proposée (PEX), permettant de créer un déséquilibre que le sujet est capable de gérer. L’activité a donc le potentiel d’amener le sujet à développer de nouvelles capacités adaptatives.

Représente un défi trop difficile, créant un déséquilibre que le sujet n’est pas capable de gérer. Ce défi ne permet pas de développer de nouvelles capacités adaptatives et peut décourager le sujet.

Niveau d’accompagnement qui consiste à faire à la place du sujet afin de lui offrir du modelage et du soutien accru. 

Niveau d’accompagnement qui consiste à offrir du soutien proximal au sujet pendant l’activité en utilisant une approche de soutien et d’encadrement.

Niveau d’accompagnement qui consiste à diriger/guider le sujet dans les stratégies à employer lors d’une activité.

Niveau d’accompagnement qui préconise le développement autonome des stratégies à employer lors d’une activité.

Des concepts clés tels que « l’expérience d’apprentissage partagée » et le « potentiel adaptatif » jouent un rôle crucial dans le Modèle psychoéducatif, enrichissant la discipline et la méthodologie. 

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